Accident de moto: retirer ou pas le casque?
C’est l’automne – la saison pour une dernière virée en moto avant que la neige n’arrive. Les conditions particulières de l’automne ont malheureusement aussi une influence sur l’accidentologie. Les premiers intervenants sur le lieu d’un accident de moto sont rapidement confrontés à une seule et même question: le casque, on l’enlève ou pas?

La luminosité et la visibilité en automne peuvent être difficiles, à cela s’ajoutent des routes parfois glissantes et le passage de gibier. Etre témoin d’un accident de moto et être le premier à intervenir sur les lieux est souvent source d’angoisse: le casque, dois-je le retirer ou est-ce que je risque de blesser encore plus la victime?
En bref: il faut le retirer. Le mythe selon lequel il ne faudrait en aucun cas retirer le casque d’un motard a la vie dure. ll s’explique principalement par la peur de provoquer une lésion de la colonne vertébrale. Mais ce risque est en réalité bien inférieur à celui que la personne accidentée a de s’étouffer dans son propre vomi. Faire attention, c’est bien, mais ici la peur n’a pas sa place.
Si la personne accidentée est encore consciente, la personne intervenant en premier doit tout d’abord lui poser la question. Il n’est pas rare que les personnes accidentées enlèvent elles-mêmes leur casque et apprécient lorsqu’elles en sont libérées. Elles peuvent alors mieux respirer. Et le retrait du casque est même obligatoire lorsque le conducteur accidenté est inconscient. Toute mesure de premiers secours ultérieure n’est en effet possible qu’après l’avoir retiré.

Comment retirer le casque?
Le plus simple est d’être à deux, mais le casque peut aussi être retiré avec prudence par une personne seule:
- Se rapprocher du patient en se plaçant face à lui et lui parler afin qu’il ne doive pas tourner la tête pour parler à la personne qui intervient. Dans l’idéal, le deuxième intervenant fixe le casque du patient par le haut.
- Assurer sa propre sécurité et avertir les secours au 144.
- Faire de la place. Commencer par enlever l’écharpe ou les lunettes.
- Ouvrir la fermeture de la mentonnière. S’il s’agit d’un casque modulable, rabattre la partie du menton vers le haut. Dans le cas d’un casque intégral, retirer la protection mentonnière.
- Certains modèles permettent aussi de retirer les protections jugulaires des deux côtés du casque. Souvent, les éléments à ouvrir ou retirer sont marqués en rouge ou en jaune.
- Positionner le casque le plus droit possible afin que l’ouverture soit bien large et que la tête de la personne accidentée reste bien droite.
- Lorsque l’on est à deux:
- Un intervenant s’agenouille derrière la tête de la victime et écarte le casque en plaçant les deux mains des côtés gauche et droit de la mandibule.
- Il peut alors commencer à lentement tirer le casque vers soi.
- L’autre intervenant se place aux côtés de la victime et positionne aussi ses deux mains au niveau de la mandibule avant de suivre l’avance du casque. Arrivé à l’extrémité de la mandibule, les pouces sont positionnés au-dessus des oreilles, tandis que les quatre autres doigts de chaque main sont positionnés en soutien sous la nuque.
- Le faire seul est plus compliqué, mais le casque doit malgré tout être retiré. Même sans aide, il convient de veiller à ce que la tête ne bascule pas vers le côté:
- S’agenouiller au bout de la tête et tirer doucement le casque vers soi, jusqu’à pouvoir tenir la nuque de la personne accidentée dans la main.
- Retirer entièrement le casque et poser prudemment la tête, positionner éventuellement quelque chose sous la nuque pour compenser la différence entre le casque et le sol.
Il est alors possible de prodiguer les premiers soins et par exemple de mettre la personne en position latérale de sécurité ou de tenter de la réanimer.